Gilles, tu nous as quittés un jour de mai, trop tôt, à 59 ans ...
Nous pensions que ton coeur avait été réparé.
Homme d’actions, tu as beaucoup donné durant toute ta vie.
Tu as suivi ton chemin et choisi de vivre et de partager tes convictions d’homme libre, soucieux de justice et de fraternité.
Tu as milité et défendu tes idées avec ardeur.
Tu avais l’amitié discrète, fidèle et joyeuse.
Tu aimais la musique, la batterie.
Merci pour tout ce que tu as représenté pour nous ....
Epicure[*] nous dit de la mort qu’elle n’est rien puisque quand je suis là, elle n’y est pas et que quand elle est là, je n’y suis plus.
Certes …
Pas mieux pour la proposition de Lucrèce : nous mourrons comme entité vivante organisée mais nous survivrons comme atomes.
Certes, là encore, mais maigre consolation …
Idem avec Nietzsche, qui nous invite à la patience sidérale du convaincu qu’il revivra un jour la même vie, indéfiniment.
Qu'est-ce que l’âme immortelle, prolongation de la vie dans l’au-delà ?
Simplement l'homme, vous, moi, qui s'est construit avec la rencontre de l'autre et de son environnement dans un univers trop incommensurable.
Je suis irrémédiablement triste : Gilles, comme la cohorte des disparus depuis des millénaires, je ne te reverrai pas. Mais tu as laissé, comme tous avant toi, un legs ...
En fait les disparus ne disparaissent jamais vraiment, ils continuent à vivre à travers ceux qu’ils ont connus, qu’ils ont aimés.
A travers cette longue marche de l’humanité, ils deviennent, en quelque sorte, immortels, poussières d'étoiles sans cesse régénérées dans l'infini du monde.
Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons.
Gilles, tu nous manques.
La mort reste pourtant un mystère. Un mur de verre opaque que nous traverserons un jour.
Qui n'empèche pas la spiritualité, la quête de sens, l'humanisme à travers un agnosticisme réfléchi ...
[*] Merci à M. ONFRAY [COSMOS] qui m'a inspiré une partie de ces lignes